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À la recherche du corps wagnérien


Exploration du Ring de Richard Wagner

Atelier Project école d'art dramatique

À la recherche du corps wagnérien

Exploration du Ring de Richard Wagner

Cycle monumental réparti en quatre épisodes, le Ring des Nibelungen constitue un aboutissement dans la quête wagnérienne de l’œuvre d’art totale. Basée sur le modèle de la tragédie antique qui alliait dans une parfaite unité le théâtre, la poésie, la musique et la danse, cette épopée, inspirée des mythologies nordiques et ancestrales, constitue un jalon essentiel de l’histoire du spectacle vivant. L’œuvre wagnérienne sert ici de vaste terrain d’expérimentation.

1.Danse macabre au Walhalla, d’après Das Rheingold

Genèse d’un monde où se mêlent les dieux, les humains et les créatures souterraines, L’Or du Rhin est un vaste prologue qui, telle la figure de l’anneau, annonce d’emblée la fin. La diversité des personnages, la versification du livret et les nombreuses indications et didascalies de l’auteur ont servi de premier terrain d’expérimentation. Mesurer l’impact de la musique et réinventer un langage, incarner des êtres hybrides – ondines, géants ou gnomes –, représenter les lieux de l’action en boue, en sel ou en glace ont constitué autant de manières d’explorer les voies du fameux Gesamtkunstwerk.

2.Paradis guerrier, d’après Die Walküre

Première journée du Ring, Die Walküre est placée sous le signe de la lutte et de l’attraction. Face à Wotan, dieu des dieux, sa fille Brünnhilde, entourée des Walkyries, fait affront à son autorité en sauvant les jumeaux incestueux Siegmund et Sieglinde. De la lecture de ces interactions, se sont dégagés deux clans qui s’affrontent sur un vaste jeu d’échecs. L’art de la guerre, l’exploration du rite religieux, le « speed dating » en guise de rencontre amoureuse, ou un colloque de psychanalystes sur l’inceste servent de points d’appui aux improvisations.

 3.Seul celui qui jamais ne connut la peur, d’après Siegfried

La deuxième journée du Ring retrace l’émancipation et l’ascension vertigineuse de Siegfried, héros fougueux, téméraire et effronté. Sur des interludes musicaux issus de la partition, le spectacle explore les différentes facettes de l’héroïque chevalier sans peur. Une réunion du cercle wagnérien et de ses fanatiques, la rencontre avec le dragon, un reality show sur le Siegfried idéal, la visite de la grotte de l’envie, la création d’une race sans vices ni failles ou un workshop sur la peur de l’amour sont autant d’étapes d’une exploration qui aboutit au réveil de la vierge Brünnhilde. « Quel est le héros qui m’a réveillée » ?

4.Ma lance le frappera dans le dos, d’après Götterdämmerung

Vision « schopenhauerienne » et fatale, Le Crépuscule des Dieux relate l’anéantissement par le feu du monde des dieux et des héros, défait par la quête de l’or. À l’image de cet effondrement, la dernière partie de ce travail de recherche se tisse autour d’une micro-société décadente. S’y croisent de multiples personnages se perdant dans l’excès et la démesure. Agrémentée de citations de Nietzsche et de Schopenhauer, l’action est scandée par un chœur reprenant le livret de Wagner. Le drame se conclut sur la célèbre Marche funèbre. La chasse à l’homme se transforme en une cruelle corrida, menant à l’ultime mise à mort du héros, face à une foule ricanante.

Crédits

Conception et mise en scène : Ingrid von Wantoch Rekowski

Dramaturgie : Stéphane Roussel
Assistanat : Edith Bertholet

Atelier 1

Performeurs (Conservatoire Royal de Mons) : Grégory Blaimont, Céline Delbecq, Morgiane El Boubsi, Grégoire Fasbender, Simon Fiasse, Agnieszka Ladomirska, Magali Pingault, Anne Schmitz, Shérine Seyad, Réal Siellez, Valentine Syfer
Scénographes (La Cambre) : Cécile Balate, Olivia Barisano, Eglantine Chaumont, Maude Ledoux, Valentin Périlleux, Pauline Picry, Kornelia Piskorek
Professeurs associés & intervenants : Jean-Phillipe Collard, Jean-Claude De Bemels, Candy Saulnier, Isabelle Dumont, Simon Thorne, Ivo Kuyl, Roland Van der Hoeven 

Atelier 2

Performeurs : Selma Alaoui, Angelo Dello Spedale Catalano, Sophie Descamps, Frédéric Ghesquière, Rama Grinberg, Ludmilla Klejniak, Cédric Lenoir, Nicolas Luçon, Clémentine Marmey, Aurelio Mergola, Laurent Michelli, Naïma Triboulet, Bénédicte Wenders, Gaëtan Wenders
Hanna Bardos, Dieter Bossu, Chiara De Palo, Agnès Guignard, Cécile Leburton, Sylvie Merck, Sandhya Nagaraja, Isabelle Roeland, Ariane Rousseau, Amanda Smallbone, Silvana Suarez, Barbara Sylvain, Shahla Tarrant, Catherine Travelletti, Carole Trevoux, Françoise Vanhecke, Diane Weller

Atelier 3

Performeurs (INSAS, Bruxelles) : Guillaume Alexandre, Helena Coppejans, Gabriel Da Costa, Claire Leyat, Sophie Maillard, Simon Moers, Eléna Perez, Estelle Petit, Catherine Picalausa, Anne-Céline Souma, Aurélien Van Trimpont, Lise Wittamer
Techniques de plateau, assistants (INSAS) : Caroline Bastin, Quentin Boillat, Pauline Chevallier, Julien Courroye, Astrid De Man, Elsa Martinez, Fabienne Muet, Léa Schwebel, Lucile Urbani
Professeurs associés : Michel Boermans, Christine Grégoire, Manon Ledune, Nicole Moris, Jean-Marie Piemme, Alain Prévot, assistés de Bernadette Blanchy, David Naud

Atelier 4

Performeurs (Manufacture de Lausanne) : Melanie Bauer, Liza Baumann, Emilie Bobillot, Alain Borek, Ludovic Chazaud, Baptiste Coustenoble, Marion Duval, Baptiste Gillieron, Stella Giuliani, Aurore Jecker, Aline Papin, Camille Mermet, Ludovic Payet, Lucie Rausis, Lola Riccaboni, Cédric Simon
Conférenciers : Laurent Guido, Alain Perroux

Production : Lucilia Caesar, Théâtre National (Bruxelles), Koninklijke Vlaamse Schouwburg (Bruxelles), Conservatoire Royal de Mons, École Nationale Supérieure de la Cambre (Bruxelles), Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (Bruxelles), La Manufacture Haute Ecole des Arts de la Scène (Lausanne), Festival des Brigittines (Bruxelles)

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Direction du Théâtre)

Presse

Connaissez-vous Wagner ? Si oui, précipitez-vous au théâtre National pour y découvrir Seul celui qui n’a jamais connu la peur. Si non, précipitez-vous au Théâtre National pour y découvrir Seul celui qui n’a jamais connu la peur. C’est drôle, tonique, plein d’idées et d’intelligence. On ne s’ennuie pas une seconde, on s’interroge, on rit, on est constamment surpris et on finit même par comprendre cette histoire tordue de nains, de héros, de princesse, de dieux énervés, de trésor caché, de dragon et d’épée mythique.

(ScènesJean-Marie Wynants30/05/08)

Quatre ateliers pour plonger dans les méandres de la tétralogie wagnérienne et scruter la tension entre folie et génie : réinvention d’un langage archaïque (l’or du Rhin), dérision de l’art de la guerre (la Walkyrie), délire et peur de l’amour (Siegfried), pulsion de mort (le crépuscule des dieux). La metteure en scène pédagogue n’a pas craint d’aborder ce monde où « l’univers s’y confronte au particulier, le sublime au pathologique, l’héroïque au grotesque, le mythique à l’insignifiant. La pensée y est toujours paradoxale, dangereuse, à la fois fragile et puissante. Le génie porte ici au paroxysme les pulsions les plus obscures et une idéologie tragique et ambiguë de la violence.

(Alternatives Théâtrales, Bernard Debroux, 2018)

Dates / Salles

Galerie

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Paradis Guerrier
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